Personnages historiques
Louis-Hector de Callière, un gouverneur illustre
Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal, perpétue la mémoire de Louis-Hector de Callière, d’abord gouverneur de Montréal, de 1684 à 1699, puis de la Nouvelle-France, de 1699 à 1703.
Né le 12 novembre 1648 à Thorigny-sur-Vire, en Normandie, Callière est le fils de Madeleine Potier de Courcy et de Jacques de Callières, maréchal de camp et gouverneur de la ville de Cherbourg, tous deux issus de la noblesse.
En 1664, il entame une brillante carrière militaire et participe à plusieurs campagnes sous le règne de Louis XIV. Ses exploits lui valent rapidement la reconnaissance royale et c’est ainsi qu’il devient capitaine d’un régiment.
Grand défenseur de Montréal
Fort de cette réputation, en avril 1684, il est nommé gouverneur de Montréal en remplacement de François-Marie Perrot. Il s’embarque alors pour le Canada.
Dès 1685, Callière s’illustre dans la campagne contre les Tsonnontouans, qui font partie la Ligue des Cinq nations iroquoises.
En 1689, la guerre est ouvertement déclarée entre la France et l’Angleterre, avec pour conséquence, dans les colonies, de relancer les raids de part et d’autre de la frontière. S’ensuivent de nombreux massacres, dont le tragique épisode de Lachine, de sorte que la population montréalaise est constamment aux abois.
Callière ordonne donc de faire ériger des palissades en pieux de cèdre et des redoutes autour de chaque seigneurie afin d’assurer une meilleure défense des colons. À Montréal, cette enceinte atteint une longueur totale de 2 800 mètres. Elle compte cinq portes et huit fronts défensifs équipés de plateformes et de pièces d’artillerie.
En 1690, les Anglais planifient l’invasion de la Nouvelle-France. Tandis que William Phips essaie de prendre Québec, Fitz-John Winthrop a pour mission de fondre sur Montréal. Cependant, une épidémie de petite vérole qui décime les alliés iroquois, ainsi que des retards dans la livraison des vivres et munitions, provoquent l’abandon de l’expédition. Ces aléas permettent à Callière et à ses troupes de rallier Québec, qui subit le siège de Phips.
Le 29 novembre 1698, à la mort de Frontenac, Callière reçoit le titre de gouverneur intérimaire. Il occupera finalement le poste de gouverneur de la Nouvelle-France de 1699 jusqu’en 1703.
Artisan de la Grande Paix de 1701
Mais son plus grand fait d’armes demeure son implication dans la ratification du fameux traité de 1701 – la Grande Paix de Montréal – par lequel il obtient une promesse formelle de neutralité de la part des nations autochtones. Cet événement marquera un tournant dans les relations franco-indiennes.
Déliée de la menace iroquoise, la colonie française peut désormais consolider son réseau commercial vers les Pays d’En-Haut tout en poursuivant une stratégie d’endiguement par rapport aux colonies de la Nouvelle-Angleterre.
Callière meurt à Québec le 26 mai 1703.
Pour en savoir plus sur ce grand personnage, procurez-vous l'ouvrage Louis-Hector de Callière. Homme de guerre, homme de paix, à la Boutique du Musée.