Lieux et bâtiments
Le Crystal Palace, symbole de la puissance coloniale
Comme plusieurs autres villes canadiennes, Montréal se dote, à l’initiative du Conseil des arts et manufactures, d’une réplique du Crystal Palace de Londres qui avait été construit en 1851. Inauguré le 25 août 1860 à l’occasion de la visite du prince de Galles, ce bâtiment est l’œuvre d’un architecte réputé, John Williams Hopkins, aussi connu pour avoir conçu l’édifice de la Royal Insurance érigé sur la pointe à Callière.
Le Crystal Palace, doté d’une nef de 56 mètres de long et 26 mètres de large, est situé dans le nouveau quartier huppé de la ville, rue Sainte-Catherine vis-à-vis de la rue Victoria.
Contrairement au palais londonien, exclusivement constitué de fer et de verre, celui de Montréal est consolidé avec de la brique pour résister au climat. D’ailleurs, aucun des palais canadiens ne sera agrémenté d’un toit en cristal comme c’est le cas à Londres. Voué à la présentation d’expositions, le Crystal Palace est aussi utilisé à l’occasion pour de grands banquets.
Un grand lieu pour les expositions
Symbole de la puissance coloniale, le bâtiment abrite, dès 1860, l’Exposition agricole et industrielle de Montréal où des exposants viennent y présenter une diversité de produits tels des semences, meubles, vêtements, minéraux et travaux d’artisanat féminin.
L’industrialisation de la société à la fin du 19e siècle favorise le développement des loisirs et ce type d’exposition devient une activité prisée par les Montréalais.
Une triste fin
En 1878, le palais est démantelé et déménagé sur le vaste terrain de l’Exposition provinciale, situé à l’angle des avenues du Mont-Royal et du Parc, sur le site de l’actuel parc Jeanne-Mance. Un incendie le fait disparaître en 1896.
Les événements sont ainsi rapportés dans le journal La Patrie : « Vers une heure, ce matin, le tocsin appelait les pompiers à la boîte 224 pour éteindre une véritable conflagration qui venait de se déclarer dans un des édifices du terrain de l’exposition. Le temps de le dire, les flammes se sont propagées avec une rapidité étonnante et la bâtisse principale, le vieux palais de Crystal, n’était qu’un brasier. De tous les côtés de la ville, on apercevait une lueur qui couvrait le ciel, et malgré l’heure avancée de la nuit, des milliers de personnes se sont rendues sur le lieu du sinistre. » (La Patrie, 30 juillet 1896, p.2)