Vie montréalaise

Des traces de Champlain à Montréal, 400 ans après sa venue

Samuel de Champlain est surtout reconnu comme le fondateur de la ville de Québec mais son passage à Montréal, il y a plus de 400 ans, a laissé des traces, encore visibles aujourd'hui.

C’est lors de son sixième voyage en Nouvelle-France qu’il se rend dans la région de Montréal, en mars 1611. La traversée durera 74 jours et l'équipage sera confronté à de grandes glaces et à des banquises. Le vaisseau arrive finalement à Québec en mai, et, après un arrêt de quelques jours, il remonte le fleuve jusqu'à un emplacement que Champlain va nommer Place-Royale.

« Cherche place pour y bastir »

Il débarque ainsi, 31 ans avant la fondation de Montréal, dans une île où il cherche « une place pour y bastir ». Son choix se porte sur ce qui deviendra plus tard la pointe à Callière, bourgade amérindienne identifiée comme étant Hochelaga au temps de Jacques Cartier, et labourée par les Iroquois. Il fait édifier dans un îlet voisin une muraille d’environ 60 pieds de long par une vingtaine de haut pour voir comment elle se conservera pendant l’hiver. Mais les projets montréalais de Champlain n’iront guère plus loin et c’est plutôt le 17 mai 1642 que Montréal sera fondée par Paul Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance.

Il ne faut toutefois pas confondre la place Royale – que l’on peut encore identifier aujourd’hui et qui est également située dans le Vieux-Montréal, devant la maison de l’Ancienne-Douane – avec la pointe de terre que Champlain nomme Place-Royale. Celle-ci est en réalité la pointe où de Maisonneuve fera construire le fort de Ville-Marie, 30 ans plus tard, soit l’emplacement actuel de Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal, érigé sur le lieu de fondation de Montréal.

L’actuelle place Royale, qui aura été dès 1676 la plus importante place de marché au cœur de l’activité de Montréal, sera ainsi nommée en 1892 à l’occasion du 250e anniversaire de la fondation de Montréal.

L’Île Sainte-Hélène

Mais revenons à Samuel de Champlain. Lors de ce voyage à Hochelaga, il remarque également, à partir de la pointe à Callière, une île où il serait possible de « bastir une bonne & forte ville. » Il lui donne le nom de Sainte-Hélène en l’honneur de sa jeune épouse, Hélène Boullé.

Pour la petite histoire, rappelons que Champlain rencontre à l’hiver 1609 le secrétaire de la Chambre du roi – Henri IV – un dénommé Nicolas Boullé. Père de quatre enfants, Boullé s’intéresse régulièrement aux expéditions de Champlain et à ses entreprises en Nouvelle-France. L’une de ses filles, Hélène, épousera Samuel de Champlain le 30 décembre 1610.

L'incongruité du mariage réside dans le fait que l’explorateur est âgé d’une trentaine d’années (sa date de naissance n’a jamais été officiellement établie) et que sa jeune épouse n’en a que 12. Le phénomène était pourtant fréquent à cette époque. Trois mois après ce mariage, Champlain quitte Hélène Boullé pour son expédition en Nouvelle-France qui le mènera à Montréal.

Il semble que les motifs de ce mariage aient de tout temps été difficiles à éclaircir, les époux n’ayant guère longtemps résidé sous un même toit. Il semble aussi qu’ils n’aient jamais eu d’enfants et que la jeune Hélène ait même, à une certaine époque, déserté le domicile conjugal. Hélène Boullé terminera sa vie au couvent au sein de la congrégation des Ursulines qu’elle joint en 1645, 10 ans après la mort de Champlain. On peut toutefois penser qu’elle connaît encore aujourd’hui une gloire posthume, grâce à Champlain qui a donné son nom à cette île qui le porte encore, aujourd’hui.


				Traces of Champlain in Montréal 400 years later
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