Exposition antérieure
17 novembre 2016 — 19 mars 2017
Terre d’Asie
Terre d'Asie. La collection Sam et Myrna Myers
Du 17 novembre 2016 au 19 mars 2017
Pointe-à-Callière présente en grande primeur Terre d’Asie. La collection Sam et Myrna Myers. Cette exposition regroupe quelque 400 pièces choisies parmi les plus belles d’une collection de 5000 œuvres d’art asiatique accumulées pendant 50 ans par un couple d’Américains vivant à Paris.
Cette collection, l’une des plus importantes de jades chinois et d’objets asiatiques en mains privées au monde, rassemble pierres, icônes, textiles, céramiques, ivoires, porcelaines et costumes.
Une collection unique
C’est en Suisse que Sam et Myrna Myers ont commencé à acquérir, dès 1966, leurs premières pièces issues principalement de l’âge classique (l’Égypte, la Grèce, Rome et l’Orient). Le couple était alors conseillé par le Dr. Rosembaum, un galeriste érudit et intellectuel, qui a gravité autour d’écrivains de renom tels Hermann Hesse et Thomas Mann, et de pionniers du surréalisme comme Hans Arp et Max Ernst.
Ce pas franchi, les Myers ont cherché par la suite à enrichir leur collection. Partout, tant à Paris que lors de leurs déplacements, ils fréquentent les antiquaires, visitent les musées, se rendent à des encans. Ils acquerront ainsi de splendides sculptures chinoises comme une monumentale tête de Bouddha d’époque Sui (580-618) et un bodhisattva Guanyin des années 1100-1120.
Désormais, les collectionneurs se concentreront sur cette Asie orientale, créant des ensembles cohérents uniques, en particulier dans le domaine du jade, de la soie, de la porcelaine, des matériaux raffinés – dont certains ayant des propriétés dites magiques.
Magie du jade
Matériau rare et mystérieux, le jade est considéré en Chine comme la plus précieuse des pierres. Ici, les visiteurs remontent le temps jusqu’au Néolithique. Sous leurs yeux apparaissent notamment des armes et insignes cérémoniels, et des objets symbolisant le statut social de leurs détenteurs. L’énigmatique disque bi, par exemple, aurait été utilisé comme objet funéraire pour guider l’esprit après la mort jusqu’au ciel. Quant au mystérieux cylindre cong, il symboliserait la terre et serait lié au religieux et au rituel.
D’autres pièces de jade attirent le regard, non seulement par leur esthétisme, mais aussi par les pouvoirs particuliers et les propriétés magiques que leur prêtent les Chinois. Pensons à ces ornements à motifs d’animaux, dont le dragon, créature mythique jouant le rôle d’intermédiaire entre le ciel et la terre. Les visiteurs peuvent aussi admirer des pendentifs ainsi qu’une magnifique veste funéraire composée de plaques de jade, un vêtement d’immortalité créé sous la dynastie des Han (206 avant notre ère à 220).
Mille ans de bouddhisme
Poursuivant leur périple dépaysant, les visiteurs empruntent ensuite un passage évoquant l’architecture rupestre, qui mène au millénaire bouddhique. Dans cette section de l’exposition, on remonte à l’origine du bouddhisme dans le nord de l’Inde. Puis, les visiteurs suivent le parcours de ce mouvement religieux en Chine, au Tibet, en Corée et au Japon. Chemin faisant, ils constatent que le bouddhisme et les objets bouddhiques se sont adaptés aux différentes cultures et aux croyances locales, créant un patrimoine d’une splendeur sans pareil.
Bouddhas, bodhisattvas et autres divinités témoignent ici de l’importance de ce mouvement à la fois religion, sagesse et philosophie. Parmi les objets phares de cet espace, soulignons le lion en marbre qui exprime notamment l’enseignement de bouddha, comparable à un rugissement capable de réveiller le monde.
Un océan de porcelaine
Changement de cap. Les visiteurs plongent ensuite dans l’univers de la porcelaine, un matériau lourd qui ne peut s’exporter que par bateau. On y apprend que dès le 16e siècle, des marchandises venues d’Asie, dont de la porcelaine, sont acheminées vers l’Europe. En 1530, entre 40 000 et 60 000 pièces atteignent le Portugal. Au 17e siècle, les Néerlandais prennent le relais et bâtissent un puissant empire maritime et commercial dans les Indes orientales.
Mais les traversées en mer sont périlleuses, comme en témoignent les illustrations présentées dans cette section. Des fouilles sous-marines ont mis au jour des trésors provenant d’épaves de jonques et de cargos. Remarquable témoignage d’un demi-millénaire de production porcelainière, l’ensemble présenté ici réunit des pièces parmi les plus précieuses de ces trouvailles qui, malgré un long séjour au fond des mers, n’ont rien perdu de leur éclat.
Costumes et coutumes
Enfin, les visiteurs abordent l’univers étoffé du textile. Les costumes du 16e au 19e siècle de la collection des Myers se révèlent une source inépuisable de connaissances sur les mœurs et les savoir-faire de plusieurs sociétés.
En Chine, les textiles en soie reflètent le rang social et la richesse des porteurs. À la cour par exemple, couleurs et détails du costume varient selon les dynasties. Dans cet espace soyeux et coloré, les visiteurs font connaissance avec des personnages clés, dont le lettré, présenté à travers une robe, rare exemple complet de ce type de vêtement, et des accessoires comme une pierre à encre que le spécialiste de l’écriture conserve toute sa vie. Au Japon, ils découvrent le kimono, vêtement considéré par certains comme le plus élégant au monde. Ils croisent aussi le samouraï et ses habits adaptés à son armure. Toujours en terre nippone, ils abordent le théâtre Nô, ses acteurs et leurs somptueux costumes de soie. Puis, ils imaginent les marchands et cavaliers ouzbeks, sillonnant les steppes, vêtus de vêtements aux couleurs flamboyantes qui en mettent plein la vue. Une finale haute en couleur pour ce périple en Asie de l’Est à travers les œuvres de la collection Sam et Myrna Myers.