Exposition antérieure
2 novembre 2004 — 24 avril 2005

Lumières sur le Vieux-Montréal

© Normand Rajotte

Plus de 30 000 travailleurs y transitent tous les jours, environ 3 000 personnes y ont élu domicile et des millions de personnes le visitent chaque année. Résidants, commerçants, travailleurs, touristes ou simples promeneurs, ils sont nombreux ceux qui, à chaque jour, foulent les rues du Vieux-Montréal, quartier historique de un kilomètre carré. Mais qui s'attarde à repérer les indices de ce riche héritage qu'est le Vieux-Montréal et qui constitue un ensemble patrimonial majeur du continent nord-américain ? C'est justement ce que propose Lumières sur le Vieux-Montréal.

L'exposition met en lumière des bâtiments, des lieux urbains, des objets ainsi que des intérieurs d'édifices afin de fournir au promeneur curieux des clés de lecture qui lui permettront de décoder l'histoire de ce quartier unique. L'organisation thématique de l'exposition défie la simple lecture chronologique. Dans la salle, l'exposition offre un parcours qui est à l'image de celui d'un promeneur dans la ville.

Photographies de lieux urbains et de bâtiments d'époques variées, livres anciens sur le Vieux-Montréal, rencontres avec des personnalités historiques, assemblages d'objets anciens, objets provenant du mobilier urbain de même qu'une installation photographique imposante et ingénieuse sont les procédés utilisés pour mettre en valeur le Vieux-Montréal. Le visiteur croise tantôt des édifices qui portent en eux plusieurs temps historiques, tantôt des rues où se côtoient des édifices construits à différentes époques.

L'édifice du Grand-Tronc
© Normand Rajotte

Une galerie de photos

Parmi les faits saillants de l'exposition, soulignons la mise en valeur de nombreuses photographies signées Normand Rajotte et tirées de l'ouvrage L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine. Publié par Les Publications du Québec sous la direction de Gilles Lauzon de la Société de développement de Montréal et de Madeleine Forget du ministère de la Culture et des Communications, cet ouvrage et son abondante documentation ont d'ailleurs été le point de départ de l'exposition.

À l'aide d'une installation carrée suspendue au centre de la salle, à plus de deux mètres de hauteur, les diverses strates historiques du Vieux-Montréal sont représentées au moyen de nombreuses photos de bâtiments anciens et d'intérieurs d'édifices. Le visiteur pourra déambuler sous cette structure afin d'y découvrir, couches par couches, son patrimoine archéologique et comment se superposent les différents visages du Vieux-Montréal. On y verra aussi un saisissant panorama du Vieux-Montréal actuel pris à partir du toit de Pointe-à-Callière, lieu de fondation de la ville.

Le Montréal d'hier à celui d'aujourd'hui

D'autre part, l'exposition s'ouvre sur une zone qui présente deux éléments-clés de l'origine du Vieux-Montréal. Le premier est un plan reproduisant le premier tracé de rues du Montréal du 17e siècle. Ce tracé urbain, établi en 1672, est l'œuvre de François Dollier de Casson, supérieur des Sulpiciens, autrefois seigneurs de l'île de Montréal. Le second élément de cette zone d'introduction est le projet conçu en 1717 par Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry, ingénieur du roi Louis XIV. Sa mission est d'entourer la cité d'une haute et large enceinte de pierre dotée de portes et de postes d'observation. Le visiteur pourra ainsi comparer ces deux trames anciennes au tracé du Vieux-Montréal d'aujourd'hui et y trouver de nombreuses similitudes. Premier centre-ville de Montréal depuis le milieu du 19e siècle, le Vieux-Montréal d'aujourd'hui est maintenant délimité, à l'ouest, par la rue des Sœurs-Grises et la rue de Longueuil, à l'est, par la rue Saint-Hubert, au nord, par la rue Saint-Antoine et, au sud, par la rue de la Commune.

L'édifice de la Banque-Molson, rue Saint-Jacques
© Normand Rajotte

Portes ouvertes sur une ville commerciale

Carrefour des populations et carrefour économique, rêve d'une poignée de colons français, ville fortifiée puis conquise, grand centre d'affaires, Montréal s'est bâtie à travers cette juxtaposition de réalités qui ont pris racine pour faire le Vieux-Montréal d'aujourd'hui. Plusieurs de ces traces du passé, historiques, architecturales et archéologiques, sont mises en valeur dans l'exposition. Du troc au commerce de la fourrure jusqu'à l'établissement des grandes banques, le commerce a façonné le visage du Vieux-Montréal. En témoignent, dans l'exposition, les majestueuses portes en bronze du premier siège social de la Banque Royale, érigé rue Saint-Jacques en 1907-1908.

Des clés de lecture

L'exposition fournira également des clés de lecture au visiteur afin de lui permettre de repérer l'époque à laquelle a été construit tel type de bâtiment du Vieux-Montréal. Le style architectural et la fenestration, par exemple, sont des indices précieux que le visiteur apprendra à décoder au fil de l'exposition. Les fenêtres du Vieux-Montréal racontent à elles seules de nombreuses histoires. Sont réunis pour le visiteur quelques exemples intéressants et typiques, des petits carreaux de l'époque française – dont les archéologues recueillent les fragments en de nombreux sites du quartier – aux immenses show windows britanniques.

On verra même dans l'exposition des artefacts inédits comme de superbes fragments de vitraux retrouvés dans le sous-sol de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. On y verra aussi comment le feu a transformé à répétition et de façon foudroyante le paysage architectural du Vieux-Montréal et ce, jusqu'au milieu du 19e siècle. S'ils ont causé de grandes et irrémédiables pertes, les incendies aussi influencé la manière dont la ville s'est bâtie.

Les premiers gardiens du patrimoine

L'exposition fait également revivre quatre grands Montréalais qui partagent une même passion pour le patrimoine historique et architectural de leur ville. À différentes époques, ils ont tous quatre milité à leur façon pour l'amélioration et la sauvegarde du Vieux-Montréal. Il s'agit de Jacques Viger (1787-1858), premier maire de Montréal, ancien inspecteur de ponts et chaussées et premier président de la Société historique de Montréal ; Alfred Sandham (1838-1910), télégraphiste à la Compagnie du Grand Tronc, fut quant à lui responsable de l'implantation du YMCA à Montréal et l'auteur de plusieurs guides sur Montréal. Victor Morin (1865-1960), notaire et conseiller municipal, pilota pour sa part le projet d'ouverture du boulevard Saint-Laurent jusqu'au fleuve tandis que Eric McLean (1919-2002), critique musical au Montreal Star et à The Gazette, fut parmi les premiers à réclamer, dans les années 50, la préservation de l'ensemble du quartier du Vieux-Montréal.

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