Recherches archéologiques

Programmes de recherches dans le cadre du projet d’expansion

Fouilles sur le site patrimonial du marché Sainte-Anne-et-du-parlement-du-Canada-Uni.
Photo : Éric Major

Depuis 2010, le Musée procède à d’importantes recherches archéologiques et historiques sur le site patrimonial du marché Sainte-Anne-et-du-parlement-du-Canada-Uni, dans le Vieux-Montréal. Des fouilles archéologiques menées sur ce site – un ancien stationnement – ont permis de documenter des vestiges conservés sur plus de 5 m de profondeur.

Les archéologues ont mis au jour des collections archéologiques témoignant des activités du marché Sainte-Anne (1832-1843; 1850-1901) et du parlement de la province du Canada (1844-1849). Des éléments spectaculaires liés à l’incendie du parlement le 25 avril 1849 ont été extraits du sol, notamment des fragments de livres carbonisés provenant des bibliothèques du conseil législatif et de la chambre d’assemblée; ces livres sont en cours de restauration à l’Institut canadien de conservation. D’autres objets témoignent de la vie parlementaire : des lunettes, des encriers, des services de vaisselle provenant du restaurant du parlement sont quelques-uns des artefacts mis au jour sur le site.

De plus, Pointe-à-Callière s’est joint au Laboratoire d’histoire et de patrimoine de l’UQAM pour explorer les archives documentaires en lien avec l’histoire du marché Sainte-Anne et du parlement (Montréal capitale, Montréal métropole), dans le cadre du grand projet « Montréal, plaque tournante des échanges », financé grâce à une subvention du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (2012-2017). Ainsi, des historiens, des étudiants au doctorat et à la maîtrise et des collaborateurs de l’Université de Sherbrooke participent à ce projet.

La phase 3 de l’expansion du Musée profitera grandement des découvertes inédites issues de ces recherches archéologiques et historiques. L’objectif est de mettre en valeur in situ les vestiges du marché/parlement et les collections uniques déployées autour de thèmes touchant à la vie politique et sociale de Montréal et du Canada d’avant la Confédération.

École de fouilles

En 2002 est née l'École de fouilles archéologiques de Pointe-à-Callière, fruit d’un partenariat entre Pointe-à-Callière et le Département d’anthropologie de l’Université de Montréal et en collaboration avec l’Université Concordia. Jusqu’en 2014, cette école a accueilli pendant l’été des stagiaires qui ont remonté le cours de l’histoire à la recherche de vestiges témoignant de la fondation de la ville.

Ce programme de recherche situé dans un entrepôt désaffecté, sur la place D’Youville, a permis de fouiller systématiquement et sur plusieurs années, le lieu de fondation de Montréal (1642-1680), le domaine de Callière (1680-1765) et les occupations commerciales des 18e et 19e siècles. Ces recherches, combinées aux fouilles effectuées en 2015 sous la rue devant le bâtiment, ont permis de retracer pour la première fois l’emplacement du fort de Ville-Marie et des bâtiments et activités à l’intérieur du fort. Il s’agit d’une découverte majeure dans l’histoire de Montréal et de la Nouvelle-France. Le public découvrira le site à compter du 17 mai 2017, date de l’inauguration du pavillon du Fort de Ville-Marie.

La présence amérindienne, la cohabitation des Français et des Amérindiens, le changement de régimes coloniaux, le formidable essor économique au 19e siècle, sont autant d’épisodes historiques que ces fouilles et la mise en relation des sources documentaires et matérielles, éclairent d’un jour nouveau.

Ce projet, financé dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal, contribue à l’avancement de la recherche archéologique et de la connaissance scientifique sur le lieu de fondation de Montréal. Il constitue également un important partenariat entre le Musée et l’Université de Montréal pour développer l’archéologie historique de la région métropolitaine et donner aux étudiants l'accès à un site de fouilles unique en milieu urbain. Ces stages ont permis aux étudiants en archéologie d’apprendre les méthodes et techniques de fouilles sur le terrain, et de s’initier à la diffusion de tels travaux sous diverses formes.