Avril 2017

Une formidable incursion au cœur de l’Amazonie, de son fleuve, de sa forêt et de ses peuples

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Montréal, le 19 avril 2017- Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal, présente l’exposition Amazonie. Le chamane et la pensée de la forêt, une plongée sur le fleuve mythique de l’Amazone, une traversée au cœur de la plus vaste forêt sur la planète, et une formidable incursion dans l’histoire des peuples autochtones issus de ce territoire méconnu.

Adaptée par Pointe-à-Callière à partir d’une conception originale du Musée d’ethnographie de Genève (MEG) et avec la participation des Musées royaux d’Art et d’Histoire à Bruxelles (MRAH), l’exposition dévoile plus de 500 objets remarquables issus d’une trentaine d’ethnies de neuf pays du bassin amazonien. On y découvre en primeur à Montréal les splendeurs uniques et fragiles de l’incomparable Amazonie !

Un nom qui fait rêver
Amazonie : le nom à lui seul fait rêver d’immensités vertes, d’un fleuve aux eaux puissantes, d’oiseaux aux plumages éclatants. Toutefois, la réalité est infiniment plus belle et… préoccupante. Déjà, près du cinquième de la forêt amazonienne a été détruit et depuis la Conquête européenne, au 16e siècle, cultures et territoires autochtones ont été envahis. Cette histoire demeure néanmoins méconnue : sociétés sans écriture, vivant dans une nature où la moindre trace matérielle s’est vite évanouie, les peuples autochtones de ces contrées n’ont longtemps eu que la parole pour perpétuer leur histoire. À partir du 16e siècle toutefois, des Européens se sont chargés de tracer des pans de leur histoire et par la suite, plusieurs ethnographes ont réussi à la documenter à partir d’objets, de photographies et de films.

Une extraordinaire diversité culturelle
L’exposition met l’accent sur ce qui unit ces nombreuses populations – la pratique chamanique – et sur l’extraordinaire diversité de leur culture matérielle. Les objets proviennent de différentes communautés disséminées sur le vaste territoire couvert par la forêt qui touche en totalité, ou en partie, le Brésil, le Venezuela, l’Équateur, le Pérou, la Bolivie, la Colombie, le Suriname, la Guyana et la Guyane française. 

Chatoyantes parures de plumes, ensemble de masques cérémoniaux et diadèmes, sarbacanes, arcs et flèches au curare, vases, vanneries, instruments de musique ou nécessaires pour la prise d’hallucinogènes utilisés par les chamanes, les objets présentés dans l’exposition illustrent les us et coutumes des cultures amérindiennes telles qu’elles ont été observées du 18e au 21e siècle à partir des riches collections des musées partenaires. La photographie et le film occupent aussi une place importante dans l’exposition en portant de nombreux regards sur les peuples amazoniens.

Le fleuve en mouvement
Dès l’entrée en salle d’exposition, le visiteur sera séduit et intrigué par une installation appelée « ethnofleuve », une animation qui recrée le mouvement de l’eau grâce aux projections de films et photographies d’archives sur une surface qui s’étend sur une grande portion de la salle, créant un environnement en mouvance constante.

Le parcours historique suivi dans l’exposition nous mène ensuite au 16e siècle, alors que les puissances européennes comme le Portugal, l’Espagne, les Pays-Bas, la France et le Royaume-Uni accostent au Nouveau Monde, initiant l’une des conquêtes les plus longues et meurtrières de l’histoire. Au 19e siècle, les pays de l’Amazonie ont acquis leur indépendance – sans que le sort des Amérindiens s’en trouve rapidement amélioré, les nouvelles nations entreprenant de coloniser la forêt à des fins économiques. Aujourd’hui, bien que quelques groupes, dits « non contactés », évitent toute relation avec les « néo-Amazoniens », de nombreux peuples autochtones vivent sédentarisés, entre mode de vie traditionnel et moderne.

Au-delà de la réalité : le chamanisme
Pour les sociétés amazoniennes traditionnelles, le monde va bien au-delà de ce que nous en voyons. Une section de l’exposition aborde la question du chamanisme : le chamane, tel un médiateur, a la capacité de franchir les frontières d'un univers à l’autre, de démasquer la vraie nature d’êtres déguisés, de dialoguer avec l’inintelligible. De nombreux objets de la panoplie du chamane, qui lui permettent d’entrer en transe, sont exposés : pipes, inhalateurs, appareils à priser, tabacs divers ainsi que colliers, hochets et planches d’herbier. On y explique qu’en buvant ou en inhalant des substances hallucinogènes ou des psychotropes, le chamane parvient à un état de conscience altéré qui lui fait « quitter son corps », se déplacer dans des mondes parallèles, y prendre de nouvelles apparences, dialoguer avec d’autres espèces, voir, entendre et ressentir ce qui est inaccessible au commun des mortels.

La forêt, un trésor pour l’humanité
Puis l’exposition nous offre une véritable immersion dans la densité de la forêt amazonienne reconstituée dans un décor qui donne à imaginer au visiteur l’ampleur de la nature. Elle est de plus habitée par des sons captés en forêt mais aussi par des contes sonores conçus à partir de sonorités originales enregistrées chez divers peuples de l'Amazonie. Selon la perspective amérindienne, la musique et les divers bruits émis permettent aux hommes, aux esprits et aux animaux de communiquer entre eux. Ces récits évoquent des mythes anciens, des esprits prenant part à des rituels, des cérémonies initiatiques ou simplement des activités quotidiennes. Baignée par l’Amazone et ses affluents, soumise à de fréquentes inondations naturelles, la forêt amazonienne offre l’une des plus grandes biodiversités au monde : on y ainsi recensé plus de 40 000 espèces de plantes, plus de 220 espèces de poissons, 1300 espèces d’oiseaux, près de 450 espèces de mammifères… sans compter les insectes ! Dans cet espace d’exposition, les visiteurs vont également à la rencontre d’une quinzaine de peuples amazoniens.

Enfin, l’exposition se termine dans un décor reproduisant la maison Xabono, commune aux indiens Yanomami, où est présentée une impressionnante collection d’une vingtaine de masques cérémoniaux provenant des MRAH. De ce nombre, les masques mehinako de l’Atuxuá, qui constituent une collection exceptionnelle, unique au monde, étaient utilisés lors de cérémonies ayant pour but d’obtenir le retour d'une âme volée.

De spectaculaires et intrigants objets vedettes
Beaucoup d’oiseaux de la forêt amazonienne déploient un plumage aux vives couleurs, un matériau exceptionnel que les peuples autochtones utilisent de façon symbolique. Pas étonnant que plusieurs des objets vedettes de l’exposition relèvent de l’art de la plumasserie. Pièce maîtresse dans la collection du MEG, un masque à double haut-de-forme olok-apo du Brésil se révèle une structure spectaculaire très rare conçue à partir de plumes de sept espèces d’oiseaux. Provenant du Brésil également, un fabuleux masque cara grande tapirapé représente le visage du guerrier ennemi conçu à partir de la technique du tapirage pratiquée sur des oiseaux vivants. Cette technique consiste à plumer l’oiseau et à irriter son épiderme en appliquant du venin recueilli sur le dos d’une grenouille mêlé à du jus de roucou.

Une exceptionnelle collection de quatre masques mehinako de l’Atuxuá provenant des MRAH, est également en montre. Selon ce peuple, les esprits de la forêt, des eaux et de l'air pouvaient rendre un villageois malade en volant son âme, ou dévorer leurs victimes. La plupart des cérémonies visent donc à s'attirer leurs bonnes grâces. L’une d’elles, l'Atuxuá, a pour but d’obtenir le retour d'une âme volée.

Deux magnifiques vases joni chomo, à col en forme de tête, qui ont pu servir à entreposer de l’eau ou la « bière » de manioc ou de maïs consommée lors de festins rituels collectifs, ont également été prêtés par les Musées royaux d’Art et d’histoire de Bruxelles. Des flèches, des lances et de redoutables sarbacanes sont également en montre dans l’exposition : une sarbacane géante, provenant du MEG et mesurant plus de trois mètres, impressionne par sa capacité à projeter au loin une flèche, petite mais mortelle, car enduite de curare. Curiosité et rareté également que cette Tsantsa, qui veut littéralement dire « tête réduite », préparée autrefois par les « Jivaro » et que des amateurs de curiosités occidentaux cherchèrent à se procurer.

Des partenaires de choix
Amazonie. Le chamane et la pensée de la forêt est une exposition réalisée par le Musée d’ethnographie de Genève (MEG) et adaptée par Pointe-à-Callière, cité d'archéologie et d'histoire de Montréal avec la participation des Musées royaux d’Art et d’Histoire à Bruxelles (MRAH). Pointe-à-Callière souhaite sincèrement remercier ses principaux partenaires muséaux qui ont offert une collaboration de tous les instants : du MEG, Boris Wastiau, directeur général et commissaire de l’exposition genevoise, et Philippe Mathez, directeur de projet ; des MRAH, Alexandra de Poorter, directrice générale et Serge Lemaitre, conservateur, Collections des Amériques. Le Musée remercie de plus les commanditaires suivants : Air Canada Cargo, InterContinental Montréal, Tourisme Montréal et La Presse. Un CD présentant les contes sonores diffusés dans l’exposition est disponible à la Boutique du Musée. L’exposition est présentée du 20 avril au 22 octobre 2017.

Pointe-à-Callière est subventionné par la Ville de Montréal.

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