Février 2010
Sur le chemin des légendes - À la découverte des traditions orales francophones et amérindiennes en Amérique du Nord
Pour diffusion immédiate
Montréal, le 8 février 2010 – Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal présente, du 9 février au 16 mai 2010, Sur le chemin des légendes avec Jean-Claude Dupont. À travers le travail de l’ethnologue et peintre Jean-Claude Dupont, le public est invité à découvrir la richesse du patrimoine oral francophone et amérindien en Amérique du Nord.
Au fil de ses enquêtes de terrain sur le territoire francophone, Jean-Claude Dupont a recueilli des centaines de légendes qu’il a fait connaître grâce à la publication d’ouvrages spécialisés et de recueils, mais aussi par ses propres toiles d’expression naïve. Avec cette exposition, cent légendes de notre patrimoine sont présentées, appuyées de peintures, de reproductions, et de nombreux objets de contexte. Jean-Claude Dupont partage ainsi sa passion pour les légendes et coutumes francophones et amérindiennes.
« Ceux et celles qui ont eu le bonheur de croiser sur leur route ce passionné de la culture populaire savent qu’il est de ces personnes trop rares qui mènent sans relâche la quête qui les anime, celle de recueillir et de préserver les savoirs traditionnels de l’Amérique française. Le Musée est fier de s’y associer et d’en faire profiter le grand public. » déclare Francine Lelièvre, directrice générale de Pointe-à-Callière.
Jean-Claude Dupont : nourrir la mémoire
Jean-Claude Dupont est né en 1934 à Saint-Antonin (comté de Rivière-du-Loup) où il grandit dans le magasin général familial. Après des études en Beauce, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, il rencontre Luc Lacourcière à l’Université Laval, qui lui enseigne l’enquête sur le terrain et l’analyse d’archives. Jean-Claude Dupont a produit, seul ou en collaboration, au cours des 30 dernières années, un nombre impressionnant d’ouvrages sur la culture immatérielle et matérielle des francophones d’Amérique du Nord. Sa démarche unique mêlant art et ethnologie (il a illustré des légendes en près de 400 tableaux!), lui a valu de nombreuses expositions en Amérique du Nord, en Europe, en Russie et même au Japon. Plusieurs distinctions, dont le Prix du Québec en patrimoine, confirment l’importance de son travail dans la conservation et la sauvegarde de notre patrimoine.
Comme l’ensemble de l’œuvre de Jean-Claude Dupont comprend près de 400 tableaux et que les légendes que l’ethnologue a recueillies dans le cadre de ses recherches sont nombreuses, le défi de sélectionner les œuvres et les légendes pour cette exposition était énorme. C’est ainsi qu’a été privilégiée la représentativité des régions parcourues par Jean-Claude Dupont ainsi que les thèmes et les personnages les plus exploités dans les légendes.
Bien avant la télévision et le texto, les légendes…
Les légendes de l’Amérique francophone ont plusieurs sources d’inspirations. Les colons français qui s’établissent en Nouvelle-France transmettront les récits de leurs ancêtres et découvriront les riches mythologies amérindiennes qui existent déjà en Amérique. Si les légendes ont perduré, c’est qu’elles ont une raison d’être, et qu’elles ont longtemps fait écho au quotidien d’une population. Empreintes de merveilleux et ancrées dans le réel, les légendes sont transmises pour plusieurs raisons : elles expliquent certains phénomènes, et donc rassurent, elles incitent chacun à rester dans le droit chemin tracé par l’Église, elles renforcent la communauté et elles ajoutent du merveilleux et de l’humour à un quotidien parfois très dur.
Dans les légendes, on retrouve souvent la nature comme élément principal, mais aussi la religion et l’omniprésence du bien et du mal. Cette dualité est ainsi représentée par de nombreux personnages, certains bons, certains peu recommandables, dont le Diable, incontestable vedette. Ces personnages mythiques sont présents dans l’exposition : légendes illustrées, racontées, et mises en contexte grâce à différents objets. On s’attarde aussi aux légendes inspirées par l’histoire ou par de réels faits divers qui ont marqué l’imaginaire. Finalement, l’exposition explore la chasse-galerie par le biais des nombreuses versions et adaptations de ce classique de la littérature.
Des témoignages sonores d’une grande valeur
Lors de ses enquêtes sur le terrain, Jean-Claude Dupont a enregistré de nombreux témoignages offrant un éclairage humain et touchant sur ces histoires transmises de génération en génération. Ces enregistrements démontrent à quel point les légendes font partie du patrimoine culturel spécifique à une région et à ses habitants. Le visiteur peut, entre autres, écouter des gens raconter comment le diable a voulu « faire » le notaire ou l’histoire du loup-garou qui a été vu léchant la vitre d’une maison. L’exposition propose aussi des extraits musicaux, dont un reel de violon et une complainte sur la légende de La mariée enlevée... Ces enregistrements ont été captés il y a plus de 40 ans auprès de multiples informateurs lors d’une série d’enquêtes sur le territoire. À noter que ces enregistrements sont maintenant conservés aux Archives de folklore et d’ethnologie de l’Université Laval, un fonds unique en Amérique du Nord sur la culture francophone.
Profession : glaneur de légendes
Un ethnologue étudie la culture immatérielle et matérielle d’une société en s’assurant de recueillir tout ce qui est tradition, mode de vie et culture de ses ancêtres. Passeur de mémoire, Jean-Claude Dupont a un esprit d’observation et d’analyse aiguisé. Ses démarches et ses recherches sur le terrain font preuve d’une grande minutie et sa cueillette de donnée rigoureuse nous lègue un savoir d’une grande valeur. Dans cette exposition, c’est aussi le travail de l’artiste qui est mis de l’avant, par le biais de ses toiles d’expression naïve qui laissent entrevoir la grande sensibilité de l’homme. Un art vivant et coloré qui nous enchante et nous charme.
Dimanche Légendes, une activité spéciale à ne pas manquer
Le dimanche 21 mars à 14 h, Pointe-à-Callière propose une activité très spéciale présentée dans le cadre de l’exposition Sur le chemin des légendes avec Jean-Claude Dupont. Dans les vestiges du Musée, le conteur Eric Michaud raconte des légendes québécoises et l’historien Jacques Lacoursière explique leurs origines.
Venez découvrir les légendes de l’Amérique francophone et amérindienne et contribuez à perpétuer la mémoire collective!
Cette exposition a été réalisée dans le cadre d’une entente de partenariat entre Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal et le Musée québécois de culture populaire et sera présentée à Pointe-à-Callière du 9 février au 16 mai 2010.
Une biographie de Jean-Claude Dupont
Jean-Claude Dupont est né le 27 avril 1934 à Saint-Antonin-de-Kamouraska, comté de Rivière-du-Loup. Quatrième d’une famille de sept enfants, ses parents avaient un petit magasin général. Après des études à Rivière-du-Loup, il termine les niveaux belles-lettres et rhétorique du cours classique à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Il poursuit en Philosophie à l’Université du Sacré-Cœur à Bathurst au Nouveau-Brunswick, puis il complète son cours à l’Université Saint-Anne de Pointe-de-l’Église en Nouvelle-Écosse de 1959 à 1960. Il s’inscrit ensuite en Droit à l’Université Laval à Québec, mais décide de poursuivre plutôt en Lettres. Il y rencontre Luc Lacourcière qui devient son maître et le dirige vers des enquêtes de terrain.
Jean-Claude Dupont obtient une licence ès lettres de l’Université Laval en 1963 et se marie la même année à Jeanne Pomerleau qui devient sa principale collaboratrice dans ses enquêtes sur le terrain au Québec et dans les maritimes. En tant qu’auxiliaire de recherche au Département de géographie et au Centre d’études nordiques de l’Université Laval, il travaille à la préparation de deux manuscrits, Inventaire toponymique des îles du Saint-Laurent et Les noms de lieu de la Beauce. Il travaille au Centre d'études nordiques avec Jacques Rousseau sur l'ethnographie des côtes de Terre-Neuve et entame ensuite sa carrière de professeur, d'abord à la Memorial University à Saint-Jean de Terre-Neuve de 1964 à 1965 comme professeur de français et de civilisation, puis à l'Université de Moncton au Nouveau-Brunswick de 1965 à 1967. Il y enseigne en littérature canadienne et en ethnographie canadienne-française.
Spécialiste de la culture matérielle, Jean-Claude Dupont a inauguré les études dans ce domaine de l’ethnologie. Durant ses trente années d’enseignement, il a dirigé plus de 50 mémoires de maîtrise et 25 thèses de doctorat. Il a publié seul ou en collaboration un nombre impressionnant d’ouvrages sur la culture matérielle des francophones en Amérique du Nord dont Héritage d'Acadie (1972), Histoire populaire d'Acadie (1979) et L'artisan forgeron (1979). De 1976 à 1982, il dirige le Centre d'études sur la langue, les arts et les traditions des francophones en Amérique du Nord (CELAT), fondé l'année précédente par Jean Hamelin. Ses travaux universitaires et son implication dans le domaine du patrimoine lui ont valu plusieurs distinctions, dont le prestigieux prix Gérard-Morisset pour le patrimoine qui lui est décerné en 1998. Il a aussi publié une imposante collection de volumes sur les légendes des quatre coins de l’Amérique françaises aux Éditions J.-C. Dupont.
Depuis 1984 et parallèlement à ses travaux universitaires, Dupont s'emploie à illustrer des légendes et des coutumes de l'Amérique française inspirées principalement de ses enquêtes sur le terrain. Sa collection de peintures d'expression naïve comporte plus de quatre cents toiles et tableaux qui font l'objet d'expositions.
Pointe-à-Callière remercie Jean-Claude Dupont pour sa très généreuse collaboration, ses partenaires : le Musée québécois de culture populaire, la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs et Les Éditions GID et ses commanditaires la Financière Sun Life, Historia, Via Rail, Archambault et La Presse.
Le Musée est subventionné par la Ville de Montréal.
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