Février 2016

Pointe-à-Callière présente la première grande exposition consacrée à l’archéologie québécoise

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Montréal, le 11 février 2016 – Fragments d'humanité. Archéologie du Québec est la première grande exposition entièrement consacrée à l'archéologie québécoise dans laquelle quelque 350 pièces majeures sont présentées pour célébrer 50 ans de découvertes archéologiques au Québec.

Choisis parmi les collections et les résultats de fouilles archéologiques réalisées sur plus de 10 000 sites répartis sur tout le territoire du Québec, ces objets reflètent et racontent notre passé tout en révélant un espace étonnant de diversité. La grande majorité des pièces n'ont jamais été vues du grand public et sortent pour la toute première fois de la Réserve d'archéologie du ministère de la Culture et des Communications du Québec (MCC).

Réalisée par Pointe-à-Callière, l’exposition présente également des objets en provenance d’une dizaine d’autres prêteurs dont la Ville de Montréal, la Ville de Québec, Pointe-du-Buisson, Musée québécois d’archéologie, le Musée des Ursulines de Trois-Rivières, l’Institut culturel Avataq et Parcs Canada. L'exposition est présentée à Pointe-à-Callière à compter du 13 février 2016 jusqu'au 8 janvier 2017 avant d'entamer une tournée qui la mènera en divers lieux au Québec et au Canada.

« Cette exposition et la publication qui l’accompagne illustrent un demi-siècle de recherches et de découvertes dans toutes les régions du Québec; et mettent ainsi en valeur de nombreuses pièces conservées par le Laboratoire et la Réserve d’archéologie du Québec. Ces précieux vestiges extraits du sous-sol québécois témoignent de notre identité, de notre histoire et de notre patrimoine. Ils rendent aussi compte du travail passionné et rigoureux des archéologues du Québec qui les ont mis au jour. Je suis fière de l’apport du ministère à cette exposition majeure montée en collaboration avec Pointe-à-Callière dans le but de proposer à la population une rencontre inédite avec le passé », a souligné Mme Hélène David, ministre de la Culture et des Communications, responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française.

« La Ville de Montréal est fière de s’associer à cette exposition qui sera marquante dans notre histoire et notre manière de partager notre patrimoine culturel et archéologique. J’invite les Montréalais à visiter cette exposition en grand nombre! », affirme Manon Gauthier, membre du comité exécutif et responsable de la culture, du patrimoine, du design, d’Espace pour la vie et du statut de la femme de la Ville de Montréal.

Selon Francine Lelièvre, directrice générale de Pointe-à-Callière, « les artefacts extraits du sol contribuent à définir qui nous sommes et d’où nous venons; ils constituent des parts de notre héritage collectif, de notre patrimoine. Pour cette raison, le Musée est particulièrement fier de présenter cette première grande exposition sur l'archéologie québécoise en plus de faire connaître l'importance de cet héritage et de ses ramifications dans la culture québécoise. Grâce à nos partenaires et aux prêteurs, c'est un réel privilège de présenter à Montréal les plus importantes découvertes archéologiques réalisées au cours des dernières décennies dans nombre de sites au Québec ».

L’exposition ravive ainsi les évènements et les modes de vie derrière des fragments d’humanité qui, chacun à leur manière, révèlent diverses facettes de notre patrimoine. À la fois chronologique et thématique, l’exposition, qui met en valeur la richesse et la diversité des collections archéologiques québécoises, est divisée en quatre zones : histoires millénaires ou l'archéologie préhistorique, terre d’échanges et de commerce, chroniques du quotidien et histoires englouties.

À imaginer : une histoire plusieurs fois millénaire
La première partie de l’exposition est consacrée à l’époque précédant l’arrivée des Européens sur le territoire québécois. Grâce aux découvertes archéologiques, il a en effet été possible de confirmer que de petits groupes d’hommes et de femmes foulaient déjà le sol québécois il y a 12 000 ans. Sans l’archéologie, tout ce pan de l’histoire du Québec serait demeuré inconnu. Ici, le visiteur remonte le temps à travers les outils et les objets utilisés par les Amérindiens et les Inuits. Il découvre comment ces peuples ont adapté leurs instruments aux ressources disponibles dans leur environnement pour se nourrir, s’abriter, se déplacer, se défendre et échanger avec les autres peuples autochtones.

À découvrir : une terre d’échange et de commerce
Une section de l’exposition est consacrée aux échanges entre Européens et Amérindiens et aux activités commerciales menées sur le territoire québécois dès le 16e siècle. Basques, Normands, Bretons et Français, attirés par les ressources naturelles comme les mammifères marins et la morue, ont établi des installations sur les rives du Saint-Laurent pour y exploiter les ressources. D'autres témoins archéologiques retrouvés dans les vestiges de dizaines de sites archéologiques mettent aussi en évidence la multiplication des lieux de commerce et le développement, dès le 17e siècle, d’industries locales.

À déchiffrer : des chroniques du quotidien
Puis, le visiteur est invité à poser un regard sur la vie quotidienne aux 18e et 19e siècles, principalement à Québec et à Montréal. Trois thèmes permettent une incursion dans l’intimité de nos prédécesseurs pour prendre la mesure des changements dans les mentalités, les pratiques et les modes : l’alimentation et l’art de la table, l’hygiène et les jeux et jouets. Par exemple, alors que les tablées chez les bourgeois de Québec au 18e siècle et chez ceux de Montréal au 19e siècle font étalage d’une abondance certaine, les pièces retrouvées dans les milieux plus modestes laissent deviner un menu plus simple où le potage est très populaire!

À mettre au jour : des histoires englouties
L’archéologie subaquatique a sa place dans cette exposition où les vestiges provenant de six épaves sont exposés, soit le Elizabeth and Mary, la flotte du major général Amherst, le Machault, l’Auguste, l’Empress of Ireland et le Lady Sherbrooke. Ce dernier, propriété du brasseur John Molson, a été l’un des premiers bateaux à vapeur du Canada. Il reliait Montréal à Québec en 14 heures et comptait trois cabines de première classe pour dames. La porte de l’une de ces cabines est exposée à Pointe-à-Callière. Un des hublots de l’Empress of Ireland, dont le naufrage en 1914 avait fait 1012 victimes, fait aussi partie de l’exposition. Enfin, l’une des plus impressionnantes manifestations du travail de collaboration entre archéologues et restaurateurs, baptisée le « Cœur du Saint-Laurent », est exposée à Pointe-à-Callière. Retrouvée dans l’épave du Elizabeth and Mary, cette broche d’argent était couverte de concrétions que les restaurateurs ont passé plus de 35 heures à retirer.

Des objets significatifs
Plusieurs des objets de l’exposition sont présentés pour la première fois au public. Le Centre de conservation du Québec a même restauré certains objets expressément pour l’exposition, notamment des réchauds et des jarres retrouvées sur les sites basques et français de l’île du Petit-Mécatina en Basse-Côte-Nord. Parmi les pièces rares se trouvent les offrandes accompagnant une riche sépulture amérindienne mise au jour à Québec lors de la réfection du boulevard Champlain, à Sillery, en 1966. La pièce vedette de l’exposition est sans contredit une pirogue faite d’un seul morceau de bois qui a été retrouvée dans un lac de Lanaudière au milieu des années 1980. Il subsiste seulement une dizaine de pirogues amérindiennes préhistoriques au Québec, mais aucune n’est en aussi bon état que celle qui est exposée à Pointe-à-Callière.

Fragments d’humanité présente aussi les objets provenant de collections patrimoniales d’envergure, peu connues du public. La collection Bécancour, un assemblage de pointes de projectiles dont certaines pourraient dater de plus de 8 000 ans, est la plus ancienne collection archéologique du Canada. Vers 1700, le sieur Hertel de Cournoyer en faisait don aux Ursulines de Trois-Rivières, où elle est conservée depuis. La collection Burger comprend pour sa part des objets dont les plus anciens datent d’il y a 5 000 ans. Cette collection a été constituée entre 1930 et 1950 par une Américaine, Valérie Burger, qui a recueilli en tout près de 2 000 artefacts autour des lacs Kempt et Manouane, en Haute-Mauricie, avec l’aide des membres de la communauté atikamekw. Les visiteurs pourront aussi découvrir de nombreuses pièces provenant de la collection archéologique de Place-Royale à Québec, classées objets patrimoniaux, et de celle de Pointe-à-Callière.

Une expérience ludique et enrichissante
Outre les centaines d’objets, des images, des récits sonores et des vidéos agrémentent aussi l’exposition. Tout au long du parcours, le visiteur découvre des personnages qui racontent ce passé reconstitué à partir d’une multitude de fragments : un aîné inuit fait le récit du quotidien dans le Grand Nord, l’explorateur et botaniste suédois Pehr Kalm décrit les usages autour d’un repas à Québec en 1749 et un survivant du naufrage de l’Auguste nous fait part de son témoignage.

Un prestigieux ouvrage consacré à l’archéologie québécoise
En marge de l'exposition, le Musée présente Fragments d’humanité – Pièces de collections, un nouveau titre qui s’ajoute à la collection « Archéologie du Québec », qui compte déjà à son actif Air – Territoire et peuplement. La publication présente certaines des plus importantes découvertes archéologiques réalisées au cours des dernières décennies au Québec, sous l'angle des collections. Les thématiques abordées dans cet ouvrage sont les mêmes que celles de l’exposition, agrémentées de photographies, d’artefacts et de riches iconographies. Cette publication est le fruit d’un partenariat entre le ministère de la Culture et des Communications et Pointe-à-Callière. Elle est réalisée sous la direction de Louise Pothier, archéologue en chef à Pointe-à-Callière, et publiée aux Éditions de l’Homme. La collection complète sera composée de cinq livres; les deux premiers ouvrages sont disponibles à la Boutique du Musée et dans les librairies.

Fragments d’humanité. Archéologie du Québec est une exposition réalisée par Pointe-à-Callière en collaboration avec le ministère de la Culture et des Communications. Cette exposition a reçu un appui financier du gouvernement du Canada. Le Musée remercie également La Presse pour son apport à la promotion de l'exposition, les équipes du Musée qui ont travaillé à la réalisation de l'exposition et les membres de son comité scientifique.

À propos de Pointe-à-Callière
Pointe-à-Callière est le plus grand musée d'histoire de Montréal et le plus fréquenté. Il est un complexe muséal érigé sur une concentration de sites historiques et archéologiques d’envergure nationale qui permettent de retracer de grands pans de l’histoire de Montréal, du Québec et du Canada. Plus important musée d’archéologie au Québec et au Canada, Pointe-à-Callière a été inauguré en 1992 à l’occasion du 350e anniversaire de la fondation de la ville. Le Musée a pour mission de faire connaître et aimer l’histoire de la métropole du Québec et de tisser des liens avec les réseaux régionaux, nationaux et internationaux préoccupés d’archéologie, d’histoire et d’urbanité. Le Musée travaille actuellement à la réalisation d’un projet d’expansion qui mettra en valeur une dizaine de sites patrimoniaux et historiques regroupés sous l’appellation Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal, un complexe culturel et touristique de classe mondiale.

Pointe-à-Callière est subventionné par la Ville de Montréal.

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Information :
Pascale Dudemaine
Responsable des communications
514 872-2687
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