Avril 2013

Les Routes du thé

Pour diffusion immédiate

Les thés Four O'clock présentent
Les Routes du thé, une exposition de Pointe-à-Callière sur la boisson millénaire la plus consommée au monde après l’eau!
Du 30 avril au 29 septembre 2013

Montréal, le 29 avril 2013 – Pendant que vous lisez ces lignes, le thé aura abreuvé, apaisé, réchauffé des dizaines de milliers d’êtres humains : boisson la plus consommée après l'eau, le thé est bu au rythme fou de 15 000 tasses à la seconde. Populaire, le thé? C'est peu dire!

Les Routes du thé, une exposition réalisée par Pointe-à-Callière en partenariat avec le Musée national des arts asiatiques Guimet à Paris et avec la collaboration d’une vingtaine de prêteurs, invite les visiteurs à suivre les routes du thé à travers siècles et continents, depuis d'anciennes voies terrestres aux dénivelés vertigineux, jusqu'à notre quotidien trépidant. Chaque âge de cette formidable aventure vous fera partir de la Chine, puisque c'est là qu'apparurent ces petites feuilles aux mille bienfaits et que s'inventèrent trois grands modes de préparation du thé : bouilli, battu et infusé. Divisée en quatre grandes zones, l'exposition propose un itinéraire qui s'aventure du côté de la poésie, du raffinement et de l'amour du thé.

« Nous proposons à nos visiteurs d'emprunter les routes du thé qui ont des racines historiques et culturelles très profondes et qui sont présentes partout sur la Terre. Je souhaite que la découverte de la Voie du thé (cha-do), qui rassemble les dimensions esthétiques, philosophiques et spirituelles, transmette à chaque visiteur joie, santé et sérénité », explique la directrice générale de Pointe-à-Callière, Francine Lelièvre.

Objets précieux et œuvres d'art
Au-delà de 200 objets, dont certains considérés comme des œuvres d'art, sont présentés dans l’exposition. Parmi ceux-ci, soulignons certaines pièces exceptionnelles, tant par leur beauté, leur ancienneté et leur rareté que par l’histoire qu’elles racontent. On pense aux magnifiques céladons, et à leur revêtement saturé couleur de jade, à la célèbre théière-mémoire yixing dont la concentration de fer est inégalée et sa valeur supérieure à l'or, et aux bols à thé japonais en raku. À voir aussi : un cheval en terre cuite de l’époque Tang (619-908) qui témoigne du travail ardu de ces bêtes petites mais robustes; briques et galettes de thé enveloppées de nattes de bambou sous forme de tronc ou panier pour le voyage à dos de cheval; plusieurs verseuses ou encore de superbes accessoires pour le thé en fine porcelaine; théières et bols à thé dits « impériaux » qui ont vu le jour sous la dynastie Qing (1644-1911) ou encore réalisés dans les ateliers de l'empereur au 20e siècle.

La naissance du thé... comme une légende
Les lointains débuts du thé s’enracinent dans une belle légende et remontent à l’an 2737 avant notre ère. La légende dit que l’empereur Shennong, très aimé de ses sujets et père de la médecine (il avait même appris aux hommes à faire bouillir l’eau avant de la boire), se reposait sous un arbre avec un bol d’eau frémissante afin de calmer son estomac dérangé. Un souffle de vent passe qui fait tomber quelques feuilles dans son bol. Goûtant ce breuvage, Shennong le trouve délicieux et en admire la couleur. C’est la naissance du thé. Pour comprendre cette grande aventure, le visiteur s’imprègne, à son arrivée dans la salle d'exposition, de magnifiques objets racontant les débuts de l’histoire du thé, que ce soit des figurines féminines préparant le thé, un somptueux moulin à thé, des gobelets, des verseuses.

Sur la route du Thé et des Chevaux : le thé bouilli, produit de grand luxe C’est sous la dynastie Tang (618-907) que la Route du Thé et des Chevaux se développe. Le public peut donc suivre l'itinéraire du thé depuis la Chine jusqu’à la Haute-Asie. En effet, grâce au progrès accompli pour conditionner le thé, ce dernier peut être transporté sous forme de briques ou galettes compactes chargées à dos de cheval ou même à dos d'hommes et de femmes. Les caravaniers partent pour plus d’un an, certains ne revenant jamais. Ces caravanes ont d’ailleurs persisté jusque sous Mao Tsé Toung, au 20e siècle. Au fil du temps et des dynasties, cette voie terrestre s’est prolongée jusqu’en Russie, ultime étape de la Route du Thé et des Chevaux (après 6000 kilomètres!). Produit de grand luxe, le thé devient la principale denrée des échanges sino-russes en 1730, et, grâce au samovar — urne pour chauffer le thé — inventé dans la seconde moitié du 18e siècle, il se répand à travers toute la Russie.

Sur la voie du thé : spiritualité et harmonie au temps du thé battu
Sous la dynastie Song (960-1279) se développe la préparation du thé battu : le thé vert est broyé sous une meule et, à l’aide d’un fouet de bambou, la poudre obtenue est battue en émulsion avec de l’eau frémissante. Ainsi, la Voie du thé fait découvrir au visiteur les calmes profondeurs d’une route de spiritualité et d’harmonie. Le thé se répand en Chine et les maisons de thé font leur apparition. Il charme la Chine entière, toutes classes sociales confondues, et permet la naissance de la porcelaine puisque sous les Song, les accessoires du thé évoluent en préciosité : jade, or, argent, et fine porcelaine. Au 9e siècle, grâce au bouddhisme, le thé s’implante au Japon alors que des moines japonais, après une visite en Chine, y rapportent des graines de théier. Peu à peu se développe, de façon extrêmement poussée, le rituel du thé battu élaboré par le grand maître de Sen no Rikyu, pour qui sobriété et humilité devaient guider la cérémonie du thé. De magnifiques objets ainsi conçus dans l’esprit japonais du wabi-sabi – simplicité (wabi) et patine du temps (sabi) – sont exposés. Témoins de la cérémonie du thé, certains de ces superbes objets sont créés par de grands artistes japonais alors que d’autres sont façonnés à la main plutôt qu’au tour grâce à la technique de cuisson raku développée par le potier Chôjiro à la demande de Sen no Rikyu.

Le thé infusé... sur les routes maritimes
C’est sous la dynastie Ming, en 1391, qu’une façon nouvelle et très simple de préparer le thé se développe : jeter les feuilles (torréfiées) dans une eau frémissante. Par le fait même, la théière voit le jour. Et sous la forme de feuilles, le thé, dont la diffusion avait été ralentie sous les invasions mongoles, peut désormais conquérir le reste du monde. Au 16e siècle, l’aventure du thé devient maintenant celle de la navigation et des avancées cartographiques. Et surtout, des implacables ambitions politiques et économiques de compagnies européennes. Il est question des deux guerres de l’opium entre l’Angleterre et la Chine; et de l’autre côté de l’Atlantique, en Amérique du Nord, les tensions entre les colons de la Nouvelle-Angleterre et la mère-patrie qui provoqueront le fameux « Boston Tea Party ».

Mentionnons aussi la section consacrée à l’histoire du Griffin, un navire de la Compagnie anglaise des Indes orientales qui quitte le port de Canton le 31 décembre 1760, chargé de 300 caisses de thé et de 200 caisses de porcelaines, soieries et cotonnades. Le 20 janvier 1761, il heurte un récif et sombre, et ce n’est qu’en 1986 que son épave est découverte avec dans sa cale de magnifiques porcelaines intactes. Une histoire passionnante à découvrir par l'entremise de ces porcelaines!

En 1833, la Compagnie anglaise des Indes orientales perd son monopole et les États-Unis en profitent pour s’imposer sur le marché du thé grâce à un nouveau voilier, le clipper, qui peut faire le trajet Canton-Londres en trois mois alors qu’un Indiaman, navire plus lourd, en prenait six. Chez nous, il faut attendre les années 1820 pour voir les francophones d’ici adopter le thé! Mais dans la seconde moitié du 19e siècle, l’influence de la cour anglaise se fait sentir : on adopte l’afternoon tea. Des manufactures importantes de céramique pour le thé voient même le jour au Québec. Parmi les compagnies canadiennes de thé les plus connues, mentionnons la Salada Tea Company de Toronto, et la marque Red Rose du Nouveau-Brunswick.

Tracez votre propre route du thé
Dans une ambiance de jardin de thé, un espace de l'exposition permet d’apprivoiser le thé, ses origines, sa culture, sa transformation, sa diffusion, ses appellations et ses parfums. Pour les découvrir, les visiteurs expérimentent en exerçant leur nez et en sentant les différents parfums qui émanent des échantillons exposés. Tout au long du parcours, les diverses variétés de thé sont expliquées : on a beau connaître le thé vert et le thé noir, mais on verra aussi qu'il existe des thés blancs, jaunes, Wulong, rouges, Pu Er et parfumés. Le public peut s’arrêter à cinq postes de thé et découvrir comment se préparent le rituel de la dégustation du thé vert à la chinoise, l’infusion d’un sencha à la japonaise, la saveur d’un thé chai à l’indienne, la recette du délicieux thé gunpowder à la marocaine, et la relaxation avec un thé noir à la britannique.

On trouve aussi dans l'exposition un service à thé trouvé par Pointe-à-Callière en 2011 lors des fouilles archéologiques de la place D'Youville, sur le site du parlement du Canada-Uni. Présentés en primeur, ces artefacts sont précieux, puisque très peu d’objets aussi évocateurs ont pu être sauvés lors de l’incendie du parlement le 25 avril 1849. Les pièces du service à thé, visiblement calcinées, sont parmi les curiosités de l'exposition.

Pour la réalisation de cette exposition, Pointe-à-Callière désire remercier Jean-Paul Desroches, commissaire de l’exposition. Monsieur Desroches a œuvré pendant 35 ans comme conservateur au Musée Guimet à Paris, en plus d’avoir été professeur pendant 20 ans à l’École du Louvre, à la chaire d’Extrême-Orient. Le Musée souligne aussi la collaboration, outre le musée Guimet à Paris, des institutions prêteuses dont le Musée du quai Branly (Paris), le Musée des arts décoratifs (Paris), la Société Tseng/Maison des trois thés (Paris), la Collection Louis Vuitton, le Musée d'Ennery (Paris), le Musée canadien des civilisations, le Musée Stewart, le Musée des beaux-arts de Montréal, le Musée McCord, la Maison Henry Stuart, ainsi que le Palais des Thés (Paris).

Présentée par Les thés Four O'clock, l’exposition Les Routes du thé est réalisée par Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal en partenariat avec le Musée national des arts asiatiques Guimet à Paris. Pointe-à-Callière remercie ses commanditaires : Air Canada Cargo, Canal Vie, Aéroports de Montréal, Tourisme Montréal, Hôtel Intercontinental, La Presse et The Gazette.

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