Mai 2008

France, Nouvelle-France. Naissance d'une peuple français en Amérique. Nouvelle exposition temporaire

Pour diffusion immédiate

Une exposition qui pose un nouveau regard sur la grande aventure du peuplement français sur le continent.
Du 21 mai au 12 octobre 2008

Montréal, le 20 mai 2008 – L'exposition France, Nouvelle-France. Naissance d'un peuple français en Amérique rappelle les jours historiques de la fondation des premiers établissements français en Amérique du Nord et la nature du peuplement français sur le continent.

L'exposition est une coproduction de Pointe-à-Callière, musée d'archéologie et d'histoire de Montréal et du Musée d'histoire de Nantes/Château des ducs de Bretagne, deux musées situés de part et d'autre de l'Atlantique qui ont réalisé un fructueux partenariat pour explorer cette fascinante aventure.

Par des objets émouvants et des moyens originaux, l'exposition présente les étapes mouvementées au fil desquelles la présence francophone s'est ancrée en Amérique du Nord, avant même la venue de Jacques Cartier en Amérique, en 1534: tentatives d'abord infructueuses, premiers établissements - l'Île Sainte-Croix et Port-Royal en 1604 et 1605, Québec en 1608, Montréal en 1642 -, expansion de la Nouvelle-France, déchirures et défis nouveaux...

Mais l'exposition se distingue par le fait qu'elle pose un nouveau regard sur la nature du peuplement en Nouvelle-France, ce qui permet de lever le voile sur le caractère singulier et unique du peuplement colonial en terre d'Amérique. Quelque 150 objets - documents anciens, ethnographiques et d'autres provenant de lieux fondateurs - vont ponctuer ce parcours original.

L'originalité du peuplement : un apport féminin remarquable
Le regard différent que porte France, Nouvelle France sur le caractère singulier du peuplement du continent repose sur un fait inusité : dans l'histoire de l'immigration et de la colonisation européennes en Amérique du Nord, jamais l'immigration familiale initiale venue de France n'aura été aussi pauvre.

Ainsi, sur une période de 100 ans environ, à compter de 1608, la majorité des quelque 3200 unions pionnières à la base du peuplement sont à plus de 90% de jeunes couples formés en sol laurentien et non de ménages déjà constitués. Cela mènera à une «canadianisation» rapide de la population et dès le début des années 1700, on pourra parler de l'existence d'une société canadienne. Pour en savoir plus sur les unions pionnières, consultez le communiqués Les lits du fleuves.

La formation systématique de couples - couples qui s'avéreront très féconds, notamment à cause de leur jeunesse - repose sur trois apports féminins remarquables :

L'envoi massif d'épouseuses - les Filles du roi -, surtout entre 1663 et 1673 afin de retenir en colonie les célibataires masculins, des soldats et des engagés venus au départ travailler en Amérique et non pour s'y établir de façon permanente;

Le mariage en très bas âge des premières «Filles du pays», entre 1680 et 1700, aux célibataires masculins, toujours en surnombre, qui continuent de venir en Nouvelle-France sur une base temporaire;

La contribution des Amérindiennes des Pays d'En Haut - la Nouvelle-France amérindienne - qui deviennent les épouses des Canadiens de la vallée du Saint-Laurent impliqués dans le commerce des fourrures.

Une colonie à l'avenir incertain
On pourra aussi découvrir, dans l'exposition, les motivations des monarques français, de François 1er à Louis XIV, à vouloir coloniser et revendiquer les territoires du Nouveau Monde. On verra ce qui incitait les sujets français à quitter leur mère patrie pour choisir une colonie à l'avenir incertain : recherche d'une vie meilleure, contrat de travail de courte durée, service militaire, départ plus ou moins volontaire d'orphelines... ou simple besoin d'aventure.

Les fondations de Trois-Rivières (1634) et de Montréal (1642) en plus de quelques-uns des centres névralgiques de France et de l'Amérique française comme Nantes, La Rochelle, l'Acadie, la vallée du Saint-Laurent, la région des Grands Lacs et enfin la Louisiane font aussi partie du propos de l'exposition.

Une attention toute particulière est accordée aux Amérindiens. La survie des colons, l'expansion politique et économique et la connaissance même du territoire de la Nouvelle-France reposent dans une large mesure sur la contribution incontournable, mais combien méconnue, des nations amérindiennes. La Nouvelle-France, 20 fois moins peuplée que la Nouvelle-Angleterre, a réussi à se maintenir en position de force grâce à ses alliés amérindiens.

Cinq périodes cruciales
Par une approche humaine et intimiste plutôt qu'événementielle de l'histoire, l'exposition couvre cinq périodes majeures de l'implantation française en Nouvelle-France, à compter des années 1500, depuis l'arrivée de pêcheurs et explorateurs dans les «terres neuves» du Nord-Est, jusque sur les chauds rivages de la Louisiane.

  • 1500 - 1600 : Tentatives
    Le 16e siècle voit les premières explorations de Jacques Cartier, en 1534 et 1535, et l'afflux de pêcheurs européens attirés par la richesse des eaux des « terres neuves » et de l'estuaire du Saint-Laurent. Des millions d'Amérindiens étant présents depuis longtemps sur le continent nord-américain, leurs premiers contacts avec des Européens constituent un propos majeur.

  • 1600 - 1650 : Ancrages
    Le 17e siècle s'avère la période la plus décisive de l'implantation française en Amérique du Nord. Aux tentatives précédentes succèdent les fondations qui se veulent permanentes, véritables coups d'envois à la colonisation : Île Sainte-Croix et Port-Royal (Acadie) en 1604-1605 ; Québec en 1608 ; Trois-Rivières en 1634 ; Montréal en 1642.

  • 1650 - 1700 : Assises
    Il s'agit de la partie la plus importante de l'exposition, celle où l'on comprend en quoi consiste l'originalité du peuplement. Nous observerons en particulier le rôle des Canadiennes comme pionnières, un aspect assez peu traité dans l'histoire de la Nouvelle-France. En 1663, la France adopte une véritable politique coloniale, par le biais de mesures visant à peupler de Français les territoires explorés par ses ressortissants - et sur lesquels elle entend exercer sa prédominance. Louis XIV envoie, par centaines, des filles à marier, les « filles du roi ». Ces mesures, et la fécondité des unions ainsi formées, établissent de manière irréversible une population française sur le continent.

  • 1700 - 1750 : Expansions
    Les personnes nées en Nouvelle-France constituent désormais la majorité de la population. L'apport de l'immigration métropolitaine n'est plus dominant, mais garde son importance par le type d'immigrants qui arrivent au pays. Il y a aussi des mouvements migratoires intérieurs, alors que les « enfants du pays » s'en vont coloniser d'autres territoires de la Nouvelle-France, dont la Louisiane.

  • 1750 - 1800 : Fin... et suite!
    La Guerre de Sept Ans, au cours de laquelle France et Angleterre s'affrontent par colonies interposées, donne lieu à d'importants mouvements migratoires entre la Nouvelle-France et l'Europe. La déportation des Acadiens (1755) constitue l'un des plus importants déplacements de population de cette période agitée. Des hommes, femmes et enfants débarqués de force dans les colonies britanniques ou en Europe, certains reviendront en Acadie, alors que d'autres s'installeront en Louisiane, là où des Cajuns se sont établis.

Mais si la Conquête britannique a mis un terme à la Nouvelle-France, colonie française d'Amérique du Nord, elle n'a pas pour autant effacé une présence française désormais solidement ancrée en terre d'Amérique. Acadiens, Québécois, francophones du reste du Canada ou des États-Unis... ils sont 15 millions, aujourd'hui, à continuer de parler français en Amérique du Nord.

Programmation thématique
En marge de cette exposition, Pointe-à-Callière présente tout au long de l'année 2008 une importante programmation d'activités sous la thématique France, Nouvelle-France. Cette programmation comprend des expositions, des conférences, des activités culturelles, des animations, des circuits guidés et des visites virtuelles.

Une lecture indispensable
Complément idéal à l'exposition, un ouvrage accessible et magnifiquement illustré présente l'aventure du peuplement français en Amérique. On y découvre le rôle crucial des alliances franco-amérindiennes dans l'essor de la Nouvelle-France, et l'apport croissant de l'archéologie dans la compréhension du métissage des communautés. L'ouvrage éponyme est une coproduction de Pointe-à-Callière et du Musée d'histoire de Nantes/Château des ducs de Bretagne.

L'exposition a été présentée à Halifax en 2004, puis à Moncton en 2005. La tournée française a débuté au Musée d'histoire de Nantes/Château des ducs de Bretagne en 2007. Elle a ensuite été accueillie par la maison Champlain à Brouage et par le Château-musée de Dieppe; elle a finalement fait un arrêt au début 2008 à la Maison de l'émigration française au Canada de Tourouve avant de revenir à Pointe-à-Callière où elle sera présentée à compter du 21 mai dans une version revue et augmentée.

L'exposition France, Nouvelle-France. Naissance d'un peuple français en Amérique est réalisée en coproduction par Pointe-à-Callière, musée d'archéologie et d'histoire de Montréal et le Musée d'histoire de Nantes/Château des ducs de Bretagne.

Cette exposition bénéficie du soutien du ministère du Patrimoine canadien pour les programmes suivants : Aide aux musées, Partenariat culturel et économique du Canada atlantique de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique et l'Accord Canada-France pour la coopération et les échanges dans le domaine des musées. Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada a aussi apporté son soutien par son Programme Canada-France 2004.

Pointe-à-Callière remercie ses précieux partenaires : le Ministère de la culture et de la communication de France, la Direction des musées de France, la Mairie de Nantes, Air Canada, Tourisme Montréal, Historia, Le Centre Sheraton Montréal, La Presse et The Gazette. Cette activité est accréditée par la Société du 400e anniversaire de Québec.

Le Musée est subventionné par la Ville de Montréal.

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