Récits autochtones

Récits autochtones : tradition et partage

Lors du renouvellement de l’exposition signature Montréal au cœur des échanges, des représentants de trois nations autochtones (les Mohawks, les Wendat et les Anicinape) ont collaboré étroitement avec l’équipe de projet afin d’assurer une bonne intégration de la vision et des valeurs des Premières Nations au parcours de l’exposition. Ainsi, l’importance de la tradition orale et du patrimoine immatériel pour les communautés autochtones a donné naissance à l’interactif Mémoire ancestrale de l’île. Ces récits originaux témoignent de la vie des autochtones d’hier et d’aujourd’hui. Ils permettent aux visiteurs de se familiariser avec la richesse des sonorités des langues autochtones et de s’imprégner de l’esprit des lieux.

Nous avons profité de la présence des auteurs de ces récits lors de l’inauguration de l’exposition Montréal au cœur des échanges au printemps 2021 pour récolter leurs témoignages.

Écoutez-les nous raconter leur histoire de résilience et de transmission des savoirs.

Andrée Lévesque Sioui, Wendat
Artiste, auteure, compositeur-interprète

Bonjour,
Je suis Wendat, du clan de la Tortue, de la famille Sioui.
Mon nom traditionnel est Kwe'dokye'sé
Je suis née et j'habite Québec.
J'apprends et je parle un peu la langue de notre nation.
Demain, les enfants parleront.
Comme les ancêtres, je chante la berceuse.

Récit en langue wendat

Mon nom en wendat est Kwendokye's, qui veut dire « celle dont la voix flotte sur l'eau ». Je chante pour enseigner la langue de mes ancêtres. Longtemps on a oublié cette langue et les traditions, longtemps je n’ai pas su la parler et la vivre. Aujourd’hui, comme je le fais aux jeunes générations de ma communauté, je vous transmets l’écho des savoirs millénaires.
Elle conclut son récit en chantant une berceuse en wendat.

Neki neki neka ketakii wänen
Wee wee käne ki wänen
We Weee känee kiwe

Partie 1 – La berceuse
Partie 2 – La langue Wendat

Steve McComber, Kanienkéha :ka
Artiste et gardien des semences ancestrales

Bonjour,
Mon nom est Silver Bear et je suis un cultivateur de maïs.
Chers cousins, je suis heureux de vous voir aujourd'hui.
Le soleil brille sur notre Terre Mère.
Je vous invite à vous rassembler autour du feu et nous fumerons la pipe cérémonielle.
Nous serons reconnaisants de ce que notre Créateur nous a donné sur la Terre Mère. Laissons nos esprits s'unir.
Tout est dans ces mots.

Récit en kanien'kéha

Nous sommes heureux de nous retrouver tous ensemble ici, sains et saufs, après un long voyage sur l'eau sans accidents. Je vous salue tous, cousins. Nos peuples partagent le même territoire, vaste et riche.
Nous sommes rassemblés autour de ce feu, à cet endroit où les rivières, les humains et les esprits se rencontrent. Cet endroit qui nous permet aujourd’hui et depuis toujours d’échanger nos biens et nos connaissance.
Merci pour le maïs, les poissons, les kanoes et le tabac. Merci pour votre présence.

Partie 1 – Forces nourricières, représentation des forces bienveillantes
Partie 2 – Les quatre vents et la connaissance

Dominique Rankin, Anicinape
Chef héréditaire Algonquin, fondateur de l’organisme Kina8at

Bonjour,
Mon nom est Dominique Rankin. Mon vrai nom est Kapiteotak et je suis natif du Nord. Ce que vous entendez aujourd'hui, c'est une histoire vraie et ancienne. Mon arrière-grand-père, mon grand-père et mon père me racontaient souvent comment les Anciens vivaient dans le temps. Ils disaient que les campements étaient toujours au bord des cours d'eau. C'est là que tous les peuples nomades vivaient. Le peuple nomade, ils n'ont jamais rencontré de barrière, ils vivaient en liberté. C'est un endroit très spécial pour la survie de tous les peuples. La nature leur donnait toute la nourriture nécessaire. C'est devenu des lieux de rencontre et de célébrations. Et c'est là que les Anciens parlaient de la vie traditionnelle. Les enseignements de mes ancêtres m'ont été transmis et aujourd'hui, je porte leur philosophie.

Récit en anishnape

La vie du peuple nomade, c'est une vie sans barrière, faite de kilomètres de kanoe. C’est une vie simple, nous avons l’esprit tranquille. Les étés indiens, l’abondance, nos familles nombreuses. La santé est là. Les rivières sont des autoroutes de nourriture et de savoirs. Sur l’eau se racont ent pacifiquement nos histoires.
Je me souviens de mon père qui racontait la vie de son père qui était celle que racontaient nos ancêtres. Ces histoires, je les porte aujourd’hui en moi. Je suis chanceux d’avoir vécu ce qu’ils ont vécu.

Partie 1 – La vie nomade et le respect des saisons
Partie 2 – Pour les futures générations

Dès la création de Pointe-à-Callière en 1992, la collaboration avec les communautés autochtones fut inscrite parmi les valeurs incontournables du Musée. Une démarche inclusive et respectueuse des traditions des communautés autochtones jumelée à la volonté de présenter les dernières découvertes scientifiques en archéologie et en histoire a amené le Musée à créer un comité scientifique consultatif rassemblant des spécialistes aux compétences complémentaires pour chacun de ses projets. Cette approche a permis d’impliquer des membres des Premières Nations dans l’élaboration des contenus des expositions signatures du Musée et de rendre compte du point de vue autochtone depuis les tout débuts de Pointe-à-Callière.