Vie montréalaise

Quelques éphémérides

Il était une fois, le tram...

Dans le Montréal du milieu du 19e siècle, il n’était pas toujours facile de se déplacer ! En mai 1861, la Montréal City Passenger Railway Company s’incorporait afin de mettre en place et d’exploiter des voies ferrées dans les rues de la paroisse de Montréal ! Le premier circuit était mis en place l’année suivante et on pouvait monter à bord d’un tram remorqué par des chevaux le long de la rue Notre-Dame, entre le faubourg Québec (juste à l’est du Vieux-Montréal actuel) et la place d’Armes. Un passage coûtait 5 cents, une somme considérable pour les ouvriers dont le salaire hebdomadaire moyen était de 7 $ !

Au départ, ce service, bien que pratique, manquait un peu d’efficacité… Le conducteur s’arrêtait à la demande des passagers pour leur permettre de faire des achats ou de discuter avec des connaissances. Bien que sympathique, le service a dû s’adapter à la suite de plaintes de certains usagers ! En 1863, on transportait plus d’un million de passagers sur les différentes voies, notamment sur les rues McGill et Sainte-Catherine et le boulevard Saint-Laurent. Le service s’est aussi ajusté à l’hiver en troquant les trams à rail pour des trams-traineaux, avec un peu de paille au plancher pour réchauffer les passagers, et en ajoutant deux chevaux à l’avant.

Avec l’avènement de l’électricité apparaît, en 1892, le premier tram électrique. Le service hippomobile disparaît en l’espace de quelques années... On peut dire que le transport en commun dans la métropole en a fait du chemin !

Source : Prévost, Robert (1984). Il y a toujours une première fois, Éditions internationales Alain Stanké, Éphémérides, 390 p.

Pointe-à-Callière, cité d'archéologie et d'histoire de Montréal, Images de la métropole du Canada, Montréal 1872-1898 - L'Opinion publique, vol. 10, no. 12 (20 mars 1879), p.135.

Le Musée du Château Ramezay : 125 ans d'histoire

Le 1er mai 1895, la Société d’archéologie et de numismatique de Montréal emménage dans le vénérable immeuble du château Ramezay, rue Notre-Dame, dans le but de le transformer en musée. Cet édifice emblématique du Vieux-Montréal doit son nom au gouverneur de Montréal, Claude de Ramezay, qui construit à cet endroit sa résidence en pierre en 1705, la plus belle de la ville à l’époque avec ses trois étages et ses quatre cheminées. Quelques décennies plus tard, le bâtiment devient la propriété de la Compagnie des Indes occidentales, qui fait démolir le bâtiment d’origine et y érige en 1757 l’édifice que nous connaissons aujourd’hui – hormis les tourelles qui seront ajoutées au début du 20e siècle.

La transformation du château en musée a permis de conserver ce lieu patrimonial important du Vieux-Montréal. Rappelons que, au fil du temps, des personnages célèbres y ont résidé, comme Benjamin Franklin en 1776, et que le lieu a abrité les locaux du gouvernement pendant la période où Montréal était capitale du Canada-Uni entre 1844 et 1849. Les riches collections d’objets et de documents amassées par les antiquaires de la Société aux 19e et 20e siècles constituent un héritage précieux que le Château Ramezay – Musée et site historique actuel rend accessible à la population. Nous sommes fiers de souligner cet héritage et de souffler avec nos collègues du Château de la rue Notre-Dame ces 125 bougies !

Le Musée du Château Ramezay, vers 1909. Carte postale, collection Pointe-à-Callière, fonds Christian Paquin.

On découvre le métier de chirurgien barbier !

Chirurgien et barbier : deux professions essentielles dont on reconnaît toute l’importance dans le cadre de cette pandémie de COVID-19 ! Mais saviez-vous qu’il s’agissait d’une seule et même profession à une époque ? Le maître-chirurgien maniait aussi bien le rasoir que la lancette ! Les chirurgiens-barbiers ne se contentaient pas de raser leurs clients, ils faisaient aussi de petites interventions chirurgicales comme la saignée; ils savaient aussi arracher les dents. En avril 1658, Jean Madry, un chirurgien de Québec, obtenait des lettres du premier chirurgien-barbier de Sa Majesté l’autorisant à exercer ce métier en Nouvelle-France. Il fut un bon chirurgien selon les sources.

L’enseigne bicolore des boutiques de barbier que l’on voit encore parfois aujourd’hui rappelle respectivement la couleur du sang et celle des pansements.

Le comédien Éric Michaud personnifiant un chirurgien-barbier lors d'une édition du Marché public de Pointe-à-Callière.
Photo : Marc-Antoine Zouéki

Le premier aqueduc de Montréal

Le 8 avril 1801, Simon McTavish et ses associés formaient la Compagnie des propriétaires de l'aqueduc de Montréal afin de doter la ville du premier service d'eau courante. Montréal devenait, avec Philadelphie, l’une des premières villes en Amérique du Nord à se doter d’un système d’approvisionnement en eau courante. Ils créèrent ainsi le premier réseau d’aqueduc de la ville grâce à l'installation de conduites en bois à partir du sommet de la partie ouest du mont Royal, où coulaient des sources d'eau. En l’honneur du pionnier fondateur, le nom McTavish a d’ailleurs été donné à un grand réservoir d’eau potable construit au milieu du 19e siècle sur le mont Royal ! Le réseau d’élimination des eaux usées, qu’on appelle le réseau d’égouts, sera de son côté implanté à grande échelle après le réseau d’aqueduc.

Pour en apprendre plus sur la gestion de l'eau dans l'histoire de la ville, nous vous proposons l'activité pédagogique « Eau secours », parfaite pour les élèves de 5e et 6e année !

The Montreal Waterworks. Carte publiée le 15 mars 1879 dans : Canadian Illustrated News, p. 169, Vol. XIX, No 11.

Le rôle des soignant.e.s depuis 1656

En cette période où le rôle des soignantes et des soignants est plus crucial que jamais, le Musée tient à remercier, du fond du cœur, tout le milieu hospitalier qui nous aide à traverser cette période difficile. Nous tenons également à souligner l’immense contribution des communautés de femmes hospitalières qui sont au cœur du développement du système de santé dans la société québécoise et montréalaise.

Le 31 mars 1656, un acte est passé entre les associés de la Société de Notre-Dame de Montréal, représentée par Paul de Chomedey de Maisonneuve, et les Hospitalières de Saint-Joseph à La Flèche, à Paris, pour préparer l’envoi des toutes premières religieuses hospitalières à Montréal.

Elles seront trois à venir prêter main forte à Jeanne Mance, administratrice de l’Hôtel-Dieu : Judith Moreau de Brésoles, Catherine Macé et Marie Maillet. Parties de La Rochelle en juillet 1659 à bord du Saint-André, elles arrivent à Montréal trois mois plus tard. Ces femmes, et toutes leurs successeures au fil des siècles, ont procuré aux Montréalais et aux Autochtones les services médicaux essentiels. Ces religieuses soignantes, instruites, dévouées, ont définitivement jeté les bases de notre système de santé public.

James Duncan, Religieuses de l’Hôtel-Dieu de Montréal, 1853. Source : Archives de Montréal, BM99,S1,D2 (Wikimedia Commons)