Exposition antérieure
17 avril 2002 — 27 octobre 2002

Saint-Laurent, la Main de Montréal

Lieu de rencontres, de travail et de plaisir, carrefour complexe, fascinant et chaotique, le boulevard Saint-Laurent, que les Montréalais surnomment avec tendresse la Main, est en constante transition et rassemble une multitude de courants. L'exposition matérialise l'histoire de ce lieu fascinant à travers une centaine d'objets hétéroclites et photographies anciennes ou contemporaines.

L'Opéra numérique surréaliste en trois actes, captivante création vidéographique réalisée par Jérôme Labrecque, emplit d'une ambiance envoûtante la salle d'exposition où l'on parle de rencontres, de travail et de plaisirs. Voulant offrir un nouveau regard sur ce « melting-pot » effervescent, Saint-Laurent, la Main de Montréal est réalisée à partir de l'idée de métamorphose, qui sert de trame commune à la vingtaine de récits présentés.

L'exposition prend pour point de départ un jumelage pour le moins insolite d'objets de toutes sortes d'origine ethnographique, religieuse, artistique, artisanale ou industrielle.

Objets et « locataires » de provenances diverses se côtoient ainsi pour évoquer l'histoire d'un lieu, nous donner une image des gens et des activités qui se sont succédés à une même adresse civique qui, elle, est demeurée inchangée. Saint-Laurent, la Main de Montréal s'intéresse de manière spécifique aux 150 dernières années, qui ont vu naître certains des grands courants de l'évolution urbaine. Le boulevard Saint-Laurent est raconté à travers les individus et les diverses communautés ethniques qui y ont habité, travaillé ou festoyé. Des thèmes comme l'immigration massive, l'industrialisation, le syndicalisme, le monde interlope et l'avant-garde artistique y sont traités.

Au cours de cette exposition, vous ferez la rencontre de près de cinquante personnages, comme autant de personnalités liées à l'histoire du boulevard Saint-Laurent : L'effeuilleuse Lili Saint-Cyr y côtoie Marie Gérin-Lajoie, cofondatrice en 1907 du premier groupe féministe canadien-français.

Le boulevard Saint-Laurent, depuis longtemps un lieu d'échange et de commerce par excellence.

Lieu d'échange et de commerce par excellence, le boulevard Saint-Laurent a servi de terreau aux entreprises des familles Villeneuve, Rossy, Schwartz, Florkivitch (Warshaw), Shreter et autre Steinberg. De nombreux artistes, à toutes les époques, se retrouvent sur Saint-Laurent : Juliette Béliveau (1889-1975), La Bolduc (1894-1941), La Poune (1903-1996) ou encore Gratien Gélinas (1909-1999), qui ont foulé les planches du Monument National, mais aussi les Betty Goodwin, Marie Chouinard, Édouard Lock ou Normand Rajotte qui habitent ou travaillent sur Saint-Laurent. Ce boulevard a également inspiré plusieurs écrivains et poètes, de Leonard Cohen à Michel Tremblay en passant par Mordecai Richler.

L'espace réservé à l'écrivain Michel Tremblay
La Main vue d'en haut

C'est également sur la Main que Claude Chamberlan a décidé de fonder la première salle permanente consacrée à la diffusion du cinéma de recherche en Amérique, le Cinéma Parallèle ou encore que Daniel Langlois, président et fondateur de Softimage a choisi d'implanter le fameux Complexe Ex-centris, autre lieu d'avant-garde dédié au cinéma d'auteur qui accueille chaque automne le Festival du nouveau Cinéma et nouveaux Médias de Montréal (FCMM).

Sur votre chemin, vous croiserez aussi Joseph Ponton, coiffeur et perruquier depuis 1885, Albert Saint-Martin, fondateur de la première université ouvrière au 1090-1096, boul. Saint-Laurent ou encore Joseph Édouard Guilbault, créateur du Jardin Guilbault, un parc d'amusement réputé (1862 à 1869) où l'on trouvait un jardin de plantes rares, une ménagerie, ainsi qu'un pavillon où se donnaient des bals, des concerts, des pièces de théâtre et des spectacles de cirque.

Au coin de la rue Craig

« Dans cette description sociale, économique et ethnique de la Main, les cultures se croisent : culture techno, activités traditionnelles, night life et religions. Le boulevard Saint-Laurent est portraituré comme un carrefour où convergent toutes les différences, dans un perpétuel remue-ménage. [...] C'est une des grandes forces de cette exposition que de nous redonner le sentiment du temps qui passe. »

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